Interpol - Our Love To Admire

De gauche à droite : Paul Banks, Carlos Dengler, Daniel Kessler et Sam Gogarino

Interpol est un groupe américain formé en 1998 à New-York, dans le quartier de l'East Village (d'où viennent aussi The Strokes et les Yeah Yeah Yeahs). Il comprend quatre membres : Paul Banks (chant, guitare), Daniel Kessler (guitare et backvoices, considéré comme le leader du groupe), Carlos Dengler (basse, composition au clavier et DJ trés connu à New York sous le pseudo Carlos D.) et Sam Gogarino (Batterie). Leur premier album, Turn On The Brights Lights, est sorti en août 2002 sous le label indépendant Matador. Ce fut un grand succés critiques, beaucoup d'experts le plaçant parmis les meilleurs albums de l'année (je suis d'accord avec eux). Malgré le succès de leur premier album (le plus vendu de l'histoire du label), Interpol a choisi de demeurer sur étiquette indépendante pour la sortie de leur second disque, Antics, lancé le 28 septembre 2004. Il s'agit d'un disque moins sombre, étonnant pour certains car le groupe ne se contente pas de répéter la formule du précédent. L'album fut bien accueilli par la critique (80% de critiques positives sur Metacritic.com, 81% pour l'album précédent).

Le 15 août 2006, le groupe quitte Matador pour signer chez Capitol Records. Interpol a vendu plus de 435 000 copies de ses deux premiers albums sur Matador. Le troisième et dernier album, Our Love To Admire, est sorti le 9 juillet 2007.Il marque un nouveau départ pour le groupe : ils sont maintenant signés sur une major et ont pour la pemière fois enregistré à New-York. L'album fut précédé d'un single, The Heinrich Maneuver, sorti le 7 mai 2007.

Joy Division

Interpol a beaucoup été comparé à Joy Division, particulièrement au moment de la sortie du premier album. Joy Division est un groupe anglais culte qui a sorti deux albums en 1979 et 1980 qui ont révolutionné la musique populaire anglaise, la faisant passer du punk (Sex Pistols, The Clash...) au "post-punk", musique caractérisée par ses rythmes lourds (basse omniprésente, mélodique et non plus rythmique) ses ambiances glaciales et son chant grave et désanchanté. Aprés le suicide de Ian Curtis, le chanteur épileptique retrouvé pendu dans sa cuisine, le groupe prendra le nom de New Order et connaîtra un immense succés dans les années 80. Les membres d'Interpol affirment par contre ne pas en avoir écouté suffisamment pour avoir été véritablement influencés mais il est évident que le groupe se place dans la même lignée (en beaucoup plus mélodique et accessible).

Our Love To Admire démarre avec "Pionneer To The Falls", une plage atmosphérique, avec une ligne de guitare trés hypnotique et répétitive (ça dure prés de 6 minutes), bientôt rejoint par la voix caverneuse de Paul Banks. Il s'en dégage une atmosphère mystérieuse et un peu triste, tout en étant d'une grande intensité, à l'image du groupe. Ce titre est d'autant plus exceptionnel qu'il comporte clairement des plages de claviers, chose assez inhabituelle pour le groupe mais au combien efficace ici (la fin est à tomber par terre). Le morceau emporte l'auditeur vers un autre monde en rien de temps et vous plonge dans une ambiance des plus ténébreuse. On ne pouvait pas rêver plus belle introduction. A noter que cette chanson fut l'une des rares à être dévoilée lors de la tournée de chauffe au printemps dernier (j'en avais fait une vidéo ici : http://www.dailymotion.com/visited/Spongebob75/video/x1ydsu_interpol-nouvelle-chanson).

On enchaîne avec "No I In Threesome", une chanson beaucoup moins sombre et au format plus pop (moins de 4 minutes) mais toujours aussi intense. Elle déçoit un peu à la première écoute, le premier morceau ayant mis la barre trés haut, mais au final elle se révèle trés bonne. Elle aurait put être excellente si le début n'étais pas aussi quelconque et répétitif.

La chanson qui suit, "Scale", n'est pas vraiment meilleure, elle semble ne jamais vraiment décoller et le chant trop monotone n'aide pas vraiment. Le ton est toujours aussi triste et sombre mais le titre manque un peu de magie. Et puis c'est dommage d'introduire des breaks lourdeaux (certainement taillés pour les concerts).

INTERPOL "The Heinrich Maneuver"
envoyé par delabel

On change radicalement de ton avec l'entrainant single "The Heinrich Maneuver" (excellent choix pour un single) et ses énigmatiques "How the things on the west coast ?". Il semblerait que la chanson soit destinée à une ex-copine du chanteur qui vivait sur la côte ouest américaine (en Californie quoi). Le titre est trés efficace, plus lumineux que d'habitude et au sonorités bien lourdes. On sent bien ici le changement de producteur : auparavant c'était le groupe qui mixait ses albums mais pour celui-ci ils ont fait appel au producteur de Muse et Franz Ferdinand. Il en résulte un son un peu plus travaillé, plus fourni et clairement plus destiné aux radios. Un trés bon single.

Le titre suivant, "Mammoth", se place parfaitement dans la continuité avec un rythme de batterie presque identique. Cette fois-ci le chanteur répéte sans-cesse "Spare me the suspense". Batterie, basse, guitare et voix jouent en parfait accord, donnant encore plus d'intensité au morceau.

"Pace Is The Trick" a un début trés étrange : une ligne de guitare quasiment identique à celle du premier morceau de l'album, "Pionneer To The Falls". C'est trés troublant lors des premières écoutes. La suite du morceau ne présente malheureusement pas beaucoup d'interêt. Le titre suivant, "All Fired Up", ne viendra pas relever le niveau. Heureusement on se réveille un peu avec "Rest My Chemistry" qui possède un rythme moins soutenu mais qui semble posséder un peu plus d'âme, mais bon pas c'est pas encore l'extase.

Les trois derniers titres se révèlent plus expérimentaux, évoluants sur des terres encore inexplorées par le groupe. "Who Do You Think ?" est clairement l'un des meilleur titres de l'album avec son rythme trés surprenant mas au combien prenant et entraînant. C'est d'ailleurs le titres le plus court de l'album. Un must !

"Wrecking Ball" sent clairement le titre de fin avec son rythme langissant et sa voix lointaine : "Nobody wants you. Nobody told you to make up your mind". La fin de la chanson est trés surprenante : alors qu'on pense que le morceau est terminé on entend de légères notes de guitares accompagnées de sons étranges et de plages de synthétiseurs d'une grande tristesse. C'est beau et ça fait du bien.

Le dernier morceau, "Lighthouse", commence avec un son de guitare étrange et plaintif accompagné de la seule voix de Paul Banks. Des sons synthétiques font ensuite leur apparition (on dirait une cloche dans le fond). On s'endore un peu juqu'à ce que la batterie fasse son apparition. Le rythme reste lent. C'est fini.

Conclusion : l'album est loin d'atteindre la qualité des deux précédents. Il comporte bien trop de titres mous du genoux qui ne présentent pas un grand interêt. Il est heureusement relevé par quelques chansons de grande qualité comme "Pionneer To The Falls", "The Heinrich Maneuver", "Mammoth", "Who Do You Think ?" et "Wrecking Ball", ce qui fait 5 trés bon titres sur 11, c'est un peu léger. Heureusement il nous reste toujours les concerts pour réentendre les chef-d'oeuvres passés plus les quelques trés bon titres de ce dernier album. Rendez-vous le 21 novembre au Zénith de Paris ! (le 23 à Lyon et le 26  Lille)

13/20

Comments

[claire]

Je suis arrivée ici par hasard, en faisant une recherche sur Interpol (je suis fan de ce groupe, pour lequel ma passion s'est d'ailleurs renforcée depuis le concert au Zénith de novembre dernier!) Même si j'apprécie de plus en plus cet album à chaque écoute, je suis d'accord que quelque chose des précédents s'est un peu perdu en chemin... Enfin, c'est un excellent groupe quand même.
Contente en tout cas d'avoir découvert ce blog. De la bonne musique, de belles photos, le tout intéressant et vivant!
Bonne continuation :)

[claire]

Je suis arrivée ici par hasard, en faisant une recherche sur Interpol (je suis fan de ce groupe, pour lequel ma passion s'est d'ailleurs renforcée depuis le concert au Zénith de novembre dernier!) Même si j'apprécie de plus en plus cet album à chaque écoute, je suis d'accord que quelque chose des précédents s'est un peu perdu en chemin... Enfin, c'est un excellent groupe quand même.
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