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Une éponge à Paris
27 mai 2007

Compte-rendu du concert de Of Montreal au Bataclan

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Of Montreal au grand complet

Trois groupes ce soir-là au Bataclan : Axe Riverboy, le projet solo du chanteur de Tahiti 80, Syd Matters, un groupe pop français trés intéressant, mais surtout Of Montreal, qui contrairement à ce que son nom peut faire penser, ne vient pas du Canada mais bien des USA (Athens, Georgie).

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Syd Matters

La soirée s'annoncait mal lorsqu'un peu avant 18h un trés gros orage s'est abbatu sur la capitale (normale avec cette chaleur), déluge et énormes éclairs à la clée. Je décide donc de ne pas partir trop tôt et loupe donc le set de Axe Riverboy, paraît-il pas génial. Je me faufile quand-même au premier rang pour voir Syd Matters. J'ai été agréablement surpris par la qualité de leur compositions, trés pop (j'ai compté trois claviers) et entièrement en anglais. Aprés avoir écouté les albums je m'attendais à quelque chose de plus calme. Le prochain qui sort ces jours-ci devrait être sympa.

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Kevins Barnes, un leader charismatique

Il fait trés chaud et trés humide dans la salle. Les premiers rangs sont remplis de jolies étrangères (essentiellement des américaines). Le groupe a ses fans qui les suit partout. Je suis pile au milieu de la scène mais j'ai un cameraman envahissant à mes côtés. 22h, le rideau rouge se lève. Le groupe arrive et étonne tout le monde avec ses costumes bariolés et ses maquillages à la David Bowie période Ziggy Stardust. Le chanteur déboule bouteille de champagne à la main et tout de blanc vêtu. Bryan Poole, le guitariste à droite de la scène, a de grandes ailes d'ange dans le dos. Un écran en fond de scène diffuse des images animées dans l'esprit de la psychédélique pochette de leur excellent dernier album Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?. C'est parti pour plus d'une heure de bonheur.

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Bryan Poole, le guitariste déguisé et maquillé

Ca commence fort avec "Heimdalsgate Like A Promethean Curse", peut-être leur meilleur morceau récent avec son irrestistible refrain à base de "Come on chemicals !". Le chanteur est à la guitare et au chant mais ça ne l'empêche pas de sautiller et d'explorer la scène en dansant. La chanson parle d'anti-dépresseurs, Kevin Barnes ayant subi une terrible dépression alors qu'il se trouvait en Suède largué par sa femme. La qualités des paroles et ce qu'elles révèlent sur la vie du chanteur sont un des nombreux éléments qui rendent ce groupe complètement indispensable (je ne manquerais d'ailleurs pas de les citer). Les chansons du dernier album abordent des thèmes assez graves sur un ton trés enjoué et entraînant les rendant d'autant plus touchantes.

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Aprés "So Begins Our Alabee", un morceau issu de leur album précédent The Sunlandic Twins, le groupe enchaîne les trois premiers titres de Hissing Fauna... : le superbe "Suffer For Fashion" ("We just want to emasculate them forever !") suivi de "Sink The Seine" et "Cato As A Pun" pendant lequel Barnes viendra se mette à genoux devant son guitariste dans une théâtralité qui colle parfaitement à l'image du groupe ("I can't even pretend that you are my friend" [...] "Are you far too depressed now even to answer the phone ?"). Barnes, micro à la main, tombe la veste et nous offre encore ses superbes déhanchements à faire chavirer les filles sur "Bunny Ain't No Kind Of Rider", aux paroles toujours aussi irresistibles, repries en choeur par les fans des premiers rangs ("He gave me the eye saying "it doesn't kill to try" then blue lights all around" [...] "Eva, I'm sorry but you will never have me. To me you're just some faggy girl and I need a lover with soul power, and you ain't got no soul power"). Il en profite pour se rapprocher de son public et s'agenouiller devant la fosse. Il cherche le contact le bougre !

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Dottie Alexander, la claviériste ici à la guitare

S'en suit une des bombes pop de Sunlandic Twins, "Forecast Fascist Future" ("Boredom murders the heart of our age while sanguinary creeps take the stage") précédent l'un des grands moments de la soirée, "She's A rejector" sur laquelle Barnes se trémousse plus que jamais, démontrant l'aisance et la maitrise de son show ("Want to pay some other girl to just walk up to her and hit her"). On est heureusement trés loin de la performance trop pro et trop lisse qui colle parfois aux groupes ayants dix ans d'activité derrière eux. Ici rien ne semble calculé, tout coule de source de manière trés naturelle. Impossible de s'ennuyer une seule seconde, Barnes se déchaînant comme un dingue sur la fin de la chanson, tournoyant avec sa guitare tout le long de la scène, courant dans tous les sens et jouant avec son instrument derrière la tête. Un grand moment rock'n roll que j'ai eu la chance de capter en vidéo .

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Retour à un calme tout relatif avec "", titre d'ouverture du précédent album au refrain lui aussi irresistible et terriblement romantique ("I never stop wondering, wondering if you still think of us. I don't need a photograph cause you've never left my mind, no you've never left my mind"). Barns fait encore son show à la fin du titre, il ne peut plus s'arrêter de sautiller sur toute la largeur de la scène. Il s'absente ensuite quelques minutes alors que le groupe interpréte un titre instrumental "October Is Eternal", pour mieux revenir vêtu d'un mini-short, de bas résille et de bottes pour le morceau de bravoure du dernier album "The Past Is A Grotesque Animal", qui dure plus de dix minutes ("I fell in love with the first cute girl that I met who could appreciate Georges Bataille. Standing at a Swedisch festival discussing "Story of the eye"").

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Aprés ce grand moment intense voilà un morceau beaucoup plus calme avec "The Repudiated Immortals", une chanson d'une étrange naïveté qui fait redescendre la pression ("No no no don't feel sad' cause it's a violent world, but there's still beauty. I'll take care of you if you take care of me"). Alors Barnes décide de faire la chose la plus dingue qu'il fera lors de cette soirée : aller embrasser goulument l'une des filles du premier rang (la même qui disait venir de Californie pour voir le groupe). Tous les appareils photos et les caméras ont surchauffé durant ces quelques secondes (j'ai moi même une preuve).

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Un chanteur trés proche de son public

Lors du rappel le chanteur va en faire encore plus en montant sur un escabot à deux mètres du sol et en enfilant une sorte d'énorme robe multicolore pour interpréter le trés funky "Gronlandic Edit". C'est original et amusant mais ça l'empêche un peu de gesticuler à sa guise. Heureusement il redescendra pour le tout dernier morceau en forme d'au revoir; "The Party's Crashing Us".

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Kevin Barnes monté sur escabot

C'est un peu aprés 23h que le groupe quitte un public repu qui a eu droit à un best-of des deux dernier albums (neuf de Hissing Fauna... et six de Sunlandic Twins). Manquait cruellement à l'appel le superbe "A Sentence Of Sorts In Kongsvingers" qui contient certainement les paroles les plus remarquables ("I spent the winter on the verge of a total break-down while living in Norway. I felts the darkness of the black metal bands" [...] "I spent the winter with my nose buried in a book while trying to restructure my character") titre qui révèle l'étrangeté de la personnalité de Barnes ainsi que la folie qui le guette.

Malgés ça le concert était tout bonnement exceptionnel, Barnes étant un véritable showman qui sait quoi faire pour plaire à son public. Je le classe sans hésiter en tête des meilleurs concerts auxquels j'ai assisté cette année avec Arcade Fire (le 19 mars à l'Olympia).

Set-list :
Heimdalsgate Like A Promethean Curse
So Begins Our Alabee
Suffer For Fashion
Sink The Seine
Cato As A Pun
Bunny Ain't No Kind of Rider
Forecast Fascist Future
She's A Rejector
Requiem For O.M.M.2
October Is Eternal
The Past Is A Grotesque Animal
The Repudiated Immortals
Faberge Falls For Shuggie

Gronlandic Edit
The Party's Crashing Us

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Commentaires
J
J'oubliais, bravo pour cette review ! En voilà un qui connait son sujet sur le bout des doigts ;-)
S
Non je pense que t'as pas rêvé, c'est peut-être moi qui me suis trompé. Ce sont des choses qui arrivent.<br /> <br /> Sur ce je retourne au Bataclan pour voir Wilco.
J
C'est marrant, je n'étais pas placée tout devant, mais pour moi, les deux derniers morceaux n'étaient pas des rappels... Je ne les ai pas vus sortir de scène puis revenir. J'ai rêvé ?
S
Blonde Redhead est peut-être complet mais j'ai appris ce matin que le même soir aurait lieu un concert du côté du Louvres avec, accroches-toi bien, Clap Your Hands Say Yeah, The Rapture, Justice et Para One. J'en viendrais presque à regretter d'aller voir Blonde Redhead.<br /> Pour le concert des QOTSA en effet il était bien prévu le 15 juin mais il a du être avancé au 9 mai parceque le groupe jouait le même jour dans un festival en Angleterre. C'est la prod qui a fait n'importe quoi.
A
Tu ne lesines pas sur les concerts !! <br /> Pour y aller seul, ca m'arrive, mais j'avoue que le faire tout le temps, et quand en plus, c'est au bataclan a l'autre bout de paris pour moi, la fleme l'emporte... <br /> Mais bon, au final, je regrette pour Of Montreal , et beaucoup !<br /> De meme que je regrette d'avoir manque Queens of the stone age (tu vas les voir 3 fois en 3 mois quasiment !!), mais je pensais qu'ils passaient le 15 juin (c'etait ce qui etait annonce au depart). <br /> Comment sais tu qu'ils vont repasser a la rentree ?? Deja annoncee.. ?<br /> Voila voila. <br /> Pour moi, ca sera "juste" rock en seine (blonde redhead etant complet.. malheureusement).
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